notes

notes diverses

Un espace libre, dans lequel on pose ce qu’on veut sans se poser trop de questions…

« Qui utilise un écran doit se montrer capable de neutraliser la fiction de l’immatérialité, qui naît de ce que l’écran, l’ “obstacle” matériel, le sans forme dont toutes les formes ne sont que la trace, lui reste obstinément invisible. »

– Giorgio Agamben, Le feu et le récit

Dès que l’écran est allumé, on ne voit plus que ce qu’il affiche, il n’est plus vu comme écran dans sa matérialité. L’écran est invisible dès lors qu’il rend visible. Le cloud développe la fiction d’immatérialité au fondement de la technologie de l’écran qui “fait écran” à la matérialité du numérique, qui l’occulte.

“Je ne crois pas à l’existence de quelque chose qui serait fonctionnellement – par sa vraie nature – radicalement libérateur. La liberté est une pratique. Il peut donc toujours exister, en fait, un certain nombre de projets qui visent à modifier certaines contraintes, à les rendre plus souples, ou même à les briser, mais aucun de ces projets ne peut, simplement par sa nature, garantir que les gens seront automatiquement libres, la liberté des homme n’est jamais assurée par les institutions et les lois qui ont pour fonction de la garantir […]. Si l’on trouvait un lieu – et peut-être existe-t-il – où la liberté s’exerce effectivement, on découvrirait que cela n’est pas grâce à la nature des objets, mais, une fois encore, grâce à la pratique de la liberté. Ce qui ne veut pas dire qu’après tout on peut aussi bien laisser les gens dans des taudis, en pensant qu’ils n’auront qu’à exercer leurs droits. […] Il n’y a pas, par définition, de machines de liberté. […] Il n’y a que des relations réciproques, et des décalages perpétuels entre elles.”

— Michel Foucault, Espace, savoir et pouvoir, dans Dits et écrits volume IV.